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Wednesday 27 July 2011

SAYING GOOD BYE TO 71: I REMEMBER


I remember…

On 23 July 2011, I had to say good bye to the place we all call with affection “71”, SRP headquarter at 71, Sothearos Boulevard. My heart was filled with sadness because I have so many memories accumulated over the 14 years when 71 has hosted us between December 1997 and July 2011.

I remember my first visit there with vice-president Kong Korm, after our return from Thailand end of 1997. He walked with me through grass as high as me. We reached the main building, a 1960-style house that used to be the residence of Australian ambassador Noel Deschamps, with a large living-room, 6 rooms, 2 lavatories, small closets, all in pretty good condition.

I remember my feeling of relief: we have a place for our Party offices! I don’t know where the president was, not in Cambodia anyway, so I told the vice-president “Thank you for offering your land, it will be great for our Party!”. When we started clearing the land, we found an enormous boa. Good omen, everybody rejoiced!

I remember the first mass meeting of the then-Khmer Nation Party at 71, on 9 November 1997. I was walking up and down the place, attentive to any sign of an attack. I was still traumatized by the grenade attack on a meeting of the BLDP the year before, and by our own grenade attack on 30 March 1997. I remember my feeling of relief at the end of the day when I was sure everything went OK.

I remember Yim Sokha: “We need more working space", my worries “Where am I going to find the money?”, his shy smile –he rarely smiled “We raised the money among ourselves, I am not soliciting you, just informing”. They raised 10,000$ among friends to build 8 rooms that would later house the Women’s Wing, the Youth Wing, the Legal department, the Membership department, the Social Affairs department, and the Admin. At one stage, the president’s office and cabinet were located in that wooden building.

I remember the cute baby-girl named Rathsophea born during a demonstration in front of the old National Assembly, to a woman who came from Poipet with hundreds of other farmers to protest the confiscation of their lands to build the future casino. Chased away by policemen from the park across the National Assembly or by the rain, turned away from overwhelmed pagodas, they came to our Party headquarters as the last resort, begging for a place to sleep. I remember giving the driest place in priority to mothers with infants –our place too was under the rain… I remember calling embassies, humanitarian NGOs, friends and donors, trying to find food, mosquito nets, mats and other basic necessities. I remember negotiating with doctors for the sick ones or the weakest ones. Wave after wave, between 2000 and 2003, 71 must have received thousands of persons, whether expropriated families or hungry villagers from different provinces. I remember the sadness at the thought of whole families sleeping under the rain with no shelter and the feeling of being powerless in front of such tragedies. Since then, when in the safety of my bedroom and the comfort of my bed, I hear the rain falling on the roof, I think of the crowds of people who do not have a dry place where to sleep.

I remember the activists arriving stained in blood after an armed attack, like this young man from Memot who was hit 7 times with an axe and lost one ear. I remember the monk who, sitting high on huge bags of rice, rode a cyclo to 71 flooded by monsoon rains. I remember the delivery of millions of vitamin pills to be distributed to the poorest to compensate for a deficient diet.

I remember the fever of the electoral campaign, 71 busy like a bee’s house, phones ringing everywhere, leaflets and other electoral material arriving in and immediately dispatched, I remember the impatience for results from polling stations, the loud screams of joy at good figures, the anger at cases of fraud, the feeling of injustice against the biased electoral authorities, the discouragement at the announcement of the final results,…1998, 2002, 2003, 2007, 2008, 2009.

I remember the meeting room Thun Bunly filled with passionate debates in the steering committee. I remember voting for hotly contested leadership positions in the Party. I remember fascinating training sessions on canvassing, recruiting members, message creation and delivery, public speaking,…

I remember the euphoria on the return of Sam Rainsy in February 2006, 71 flooded with white-and-blue candle light tee-shirts and caps.

Yesterday, once again, the streets of Phnom Penh were flooded with white-and-blue shirts, walking from 71 to the new Party office in Chak Angre. As hundreds of SRP members were entering the new building, I was thinking that today, tomorrow, and every day after tomorrow, these new walls would, again, witness the excitement of the fight for freedom.

Good bye, 71! Thank you for having sheltered the most noble part of ourselves.

I will always remember.

Tioulong Saumura

Phnom Penh, 24 July 2011

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ADIEUX A 71: JE ME SOUVIENS

Le 23 Juillet 2011, j’ai dit au revoir à l’endroit que nous appelons tous avec affection “chet muoy - 71”, c’est-à-dire le siège du PSR au 71, boulevard Sothearos. J’avais le cœur serré parce que j’y ai laissé tant de souvenirs accumulés au fil des 13 ans et quelques que 71 nous a abrités entre Décembre 1997 et Juillet 2011.

Je me souviens de ma première visite avec le vice-président Kong Korm, juste après notre retour de Thaïlande fin 1997. Il a marché avec moi dans des herbes folles aussi hautes que moi, jusqu’au bâtiment principal, une maison des années 1960 qui avait été la résidence de l’ambassadeur d’Australie Noel Deschamps, avec un grand salon, 6 chambres, 2 salles de bains, des placards, le tout en plutôt bonne condition.

Je me souviens de mon soulagement: nous avons une place pour y mettre les bureaux du Parti! Je ne sais où le président était, pas au Cambodge en tout cas, et j’ai dit au vice-président “Merci de nous offrir votre terrain, c’est formidable pour le Parti!”. Quand nous avons commencé à désherber, nous avons trouvé un énorme boa. Bon augure, se sont réjoui les autres!

Je me souviens de la première réunion de masse à 71, le 9 Novembre 1997. C'était encore le Parti de la Nation Khmère. Je ne cessais de faire des allées et venues, attentive au moindre signe d’attaque possible. J’étais encore sous le choc de l’attaque à la grenade contre un congrès du BLDP l’année d’avant, et de notre propre attaque à la grenade le 30 March 1997. Je me souviens du soulagement à la fin de la journée quand on était sûrs que tout allait bien.

Je me souviens de Yim Sokha: “Nous avons besoin de plus d’espace pour travailler”, de mon inquiétude “Où vais-je trouver l’argent?”, de son sourire timide –il souriait rarement “Nous nous sommes débrouillés tout seuls, nous n’avons pas besoin de votre aide, c'est seulement pour vous informer”. Ils avaient collecté 10,000$ de leurs amis pour construire 8 pièces qui deviendront plus tard les bureaux de l’Aile féminine, de la Jeunesse, du département légal, du département des Admissions, des Affaires sociales, et de l’Administration. A un certain moment, le bureau du président et son cabinet ont été logés dans ce bâtiment en bois.

Je me souviens de l’adorable bébé nommée Rathsophea, née pendant une manifestation devant la vieille Assemblée nationale d’une femme venue de Poipet avec des centaines d’autres paysans protester contre la confiscation de leurs terres pour construire un casino. Chassés par les policiers du parc devant l’Assemblée nationale ou par la pluie, renvoyés par les pagodes déjà trop pleines, ils sont venus à notre Parti en dernier recours, quémandant une place où passer la nuit –certains sont restés des semaines voire des mois. Je me souviens avoir donné les endroits les plus secs en priorité aux mères avec des enfants –notre siège aussi était sous la pluie.… Je me souviens avoir appelé des ambassades, des ONG des amis et des donateurs, pour demander de la nourriture, des moustiquaires, des nattes et autres objets de première nécessité. Je me souviens avoir négocié avec des médecins pour les malades et les plus faibles. Vague âpres bague, entre 2000 et 2003, 71 doit bien avoir reçu des milliers de personnes, familles expropriées ou villageois affamés de différentes provinces. Je me souviens de ma tristesse à la pensée de familles entières dormant sous la pluie, sans abri et de mon sentiment d’impuissance devant de telles tragédies. Depuis, quand dans ma chambre tranquille et dans mon lit douillet j’entends la pluie tomber sur le toit, je pense à la foule de gens sans un endroit sec pour dormir.

Je me souviens des militants arrivant ensanglantés, comme ce jeune homme de Memot qui a reçu 7 coups de hache dont un lui a coupé une oreille. Je me souviens du bonze arrivant dans un cyclo-pousse, juché sur une pile de sacs de riz, dans un 71 inondé par la mousson. Je me souviens de la livraison des millions de capsules de vitamines destinées a être distribuées aux plus pauvres pour compenser une nutrition déficiente.

Je me souviens de l’effervescence des campagnes électorales, 71 comme une ruche, des téléphones sonnant partout, des prospectus et autre matériel électoral arrivant et immédiatement redistribués, je me souviens de l’impatience pour les résultats des bureaux de vote, des hurlements de joie à l’annonce de bons chiffres, de la colère devant les cas de fraude, le sentiment d’ injustice devant le comportement biaisé des autorités électorales, le découragement à l’annonce des résultats finaux,…1998, 2002, 2003, 2007, 2008, 2009.

Je me souviens de la salle de réunion Thun Bunly résonnant des débats passionnés du comité directeur. Je me souviens des votes pour des postes de direction chaudement contestés dans le Parti. Je me souviens de séances de formation fascinantes sur l’organisation du part, le recrutement des membres, la création et la diffusion des messages, l'art de parler en public,…

Je me souviens de l’euphorie du retour de Sam Rainsy en Février 2006, 71 envahi par une mer de tee-shirts et de casquettes avec la bougie blanche et bleue.

Hier, encore une fois, les rues de Phnom Penh étaient envahies par les tee-shirts blancs et bleus marchant de 71 au nouveau siège à Chak Angrê. Je regardais les centaines de membres du Parti entrer dans le nouvel immeuble, je me disais que aujourd'hui, demain et tous les jours après demain, ces murs tout neufs seraient, de nouveau, les témoins des moments forts de notre combat pour la liberté.

Au revoir, 71! Merci d'avoir abrité la plus noble partie de nous-mêmes.

Je me souviendrai toujours.

Tioulong Saumura

Phnom Penh, 24 juillet 2011

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