Excerpt from “Chinese Presence in Cambodia – Contribution to a violent, possessive and unequal economic policy”
By Françoise Mengin
International Study and Research Center (CERI)
Political Science, France
No. 133, Feb 2007
Translated from French by Tola Ek for Ki-Media
Click here to access the study report in French (PDF)
L'extrait en Français se trouve à la fin du texte en anglais
Hun Sen’s wife is of Chinese origin, and one of their daughters, Hun Mali, married Sok Puthyvuth, the son of vice-prime minister Sok An who is also of Chinese origin; another one of their sons, Hun Manith married Hok Chendavy, the daughter of national police commissioner Hok Lundy who is of Sino-Vietnamese origin, and one of their nieces, Hun Kimleng, married Neth Savoeun, the deputy national police commissioner who is of Sino-Vietnamese origin. If the Chinese presence is chronic at the top of the state, it is because the Chinese community is still identified by its business activities on one hand, and because the CPP-State leaders are personally involved in the commercialization of political life on the other hand. Therefore, even though vice-prime minister Sok An, who is of Chinese origin, represents the “know-how” – next to Hun Sen’s “strength”- he is nevertheless involved in the privatization of the economy to the benefit of Chinese interests. Sok An, known as the education baron, directly delivers business licenses allowing the creation and the management of private universities, a large number of which are under the control of the Chinese embassy, and they are specialized in the teaching of the Chinese language. Since becoming “Mr. Oil Business,” it is uncertain if Sok An will provide a more rigorous management of this state resources.
It would be wrong to identify the leading class with Sino-Khmers. Doing so would underestimate the Vietnamese factor which remains a determinant factor in the political trajectories – in particular, that of Hun Sen’s – as well as in the marriages by alliance. It should be noted that a large number of Sino-Khmers do not partake in this double process of enriching themselves and of participating in the power concentration. However, the important position occupied by the Sino-Khmer oknhas can only reinforce the role of the entrepreneurial ethos in the identification of Chinese-ethnic communities. This identity is represented by a participation in a strategy to accumulate material or symbolic capitals. The economic policy in which the overseas Chinese are involved in determines and defines their business activities, in particular those in the CPP state which is founded on domination and plundering.
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La femme de Hun Sen est d’origine chinoise et l’une de leurs filles, Hun Mali, a épousé Sok Puthyvuth, fils du vice-Premier ministre Sok An, lui-même d’origine chinoise; l’un de leurs fils, Hun Manith, a pris pour épouse Hok Chendavy, fille du directeur de la police nationale Hok Lundy d’origine sino-vietnamienne, et l’une de leurs nièces, Hun Kimleng, s’est mariée avec le vice-directeur de la police nationale, Neth Saoeun, lui aussi d’origine sino-vietnamienne. Or si la présence de « Chinois » au plus haut sommet de l’Etat est mise en avant de manière récurrente, c’est parce que l’identification d’une communauté chinoise continue de se faire autour de ses activités marchandes, d’une part, et que les dirigeants de l’Etat-PPC sont personnellement engagés dans la marchandisation de la vie politique, d’autre part. Ainsi, bien que le vice-Premier ministre Sok An, d’origine chinoise, incarne le « savoir » – aux côtés de Hun Sen « la force » – il n’en est pas moins personnellement impliqué dans le processus de privatisation de l’économie, au profit, notamment, d’intérêts chinois. Sok An, appelé le baron de l’éducation, délivre directement les licences autorisant la création et la gestion d’universités privées, dont un nombre croissant sont, sous le contrôle de l’ambassade de Chine, spécialisées dans l’enseignement de la langue chinoise. Devenu plus récemment « Monsieur pétrole », on ne sait s’il s’en tiendra dans ce domaine à une gestion plus rigoureuse des ressources de l’Etat.
Il serait cependant erroné d’assimiler la classe dirigeante aux Sino-khmers. Ce serait sous-évaluer le facteur vietnamien qui reste déterminant tant au niveau des trajectoires politiques – celle de Hun Sen en premier lieu – que des stratégies d’alliances matrimoniales. Ce serait également oublier que nombre de Sino-khmers ne participent pas à ce double processus d’enrichissement et de concentration du pouvoir. Mais la place importante qu’occupent des oknha sino-khmers ne fait que renforcer le rôle de l’ethos entrepreneurial dans le processus d’identification des communautés d’origine chinoise, l’identité étant cette variable qui participe d’une stratégie d’accumulation du capital, qu’il soit d’ordre matériel ou symbolique. C’est donc bien l’économie politique dans laquelle s’insèrent les Chinois d’outre-mer qui détermine et circonscrit leur activité marchande, en l’occurrence celle de l’Etat-PPC fondée sur la domination et la prédation, l’une et l’autre se nourrissant mutuellement.
It would be wrong to identify the leading class with Sino-Khmers. Doing so would underestimate the Vietnamese factor which remains a determinant factor in the political trajectories – in particular, that of Hun Sen’s – as well as in the marriages by alliance. It should be noted that a large number of Sino-Khmers do not partake in this double process of enriching themselves and of participating in the power concentration. However, the important position occupied by the Sino-Khmer oknhas can only reinforce the role of the entrepreneurial ethos in the identification of Chinese-ethnic communities. This identity is represented by a participation in a strategy to accumulate material or symbolic capitals. The economic policy in which the overseas Chinese are involved in determines and defines their business activities, in particular those in the CPP state which is founded on domination and plundering.
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La femme de Hun Sen est d’origine chinoise et l’une de leurs filles, Hun Mali, a épousé Sok Puthyvuth, fils du vice-Premier ministre Sok An, lui-même d’origine chinoise; l’un de leurs fils, Hun Manith, a pris pour épouse Hok Chendavy, fille du directeur de la police nationale Hok Lundy d’origine sino-vietnamienne, et l’une de leurs nièces, Hun Kimleng, s’est mariée avec le vice-directeur de la police nationale, Neth Saoeun, lui aussi d’origine sino-vietnamienne. Or si la présence de « Chinois » au plus haut sommet de l’Etat est mise en avant de manière récurrente, c’est parce que l’identification d’une communauté chinoise continue de se faire autour de ses activités marchandes, d’une part, et que les dirigeants de l’Etat-PPC sont personnellement engagés dans la marchandisation de la vie politique, d’autre part. Ainsi, bien que le vice-Premier ministre Sok An, d’origine chinoise, incarne le « savoir » – aux côtés de Hun Sen « la force » – il n’en est pas moins personnellement impliqué dans le processus de privatisation de l’économie, au profit, notamment, d’intérêts chinois. Sok An, appelé le baron de l’éducation, délivre directement les licences autorisant la création et la gestion d’universités privées, dont un nombre croissant sont, sous le contrôle de l’ambassade de Chine, spécialisées dans l’enseignement de la langue chinoise. Devenu plus récemment « Monsieur pétrole », on ne sait s’il s’en tiendra dans ce domaine à une gestion plus rigoureuse des ressources de l’Etat.
Il serait cependant erroné d’assimiler la classe dirigeante aux Sino-khmers. Ce serait sous-évaluer le facteur vietnamien qui reste déterminant tant au niveau des trajectoires politiques – celle de Hun Sen en premier lieu – que des stratégies d’alliances matrimoniales. Ce serait également oublier que nombre de Sino-khmers ne participent pas à ce double processus d’enrichissement et de concentration du pouvoir. Mais la place importante qu’occupent des oknha sino-khmers ne fait que renforcer le rôle de l’ethos entrepreneurial dans le processus d’identification des communautés d’origine chinoise, l’identité étant cette variable qui participe d’une stratégie d’accumulation du capital, qu’il soit d’ordre matériel ou symbolique. C’est donc bien l’économie politique dans laquelle s’insèrent les Chinois d’outre-mer qui détermine et circonscrit leur activité marchande, en l’occurrence celle de l’Etat-PPC fondée sur la domination et la prédation, l’une et l’autre se nourrissant mutuellement.
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